GHT: le SI unique, un chantier « plus politique que technique » … et humain ?
GHT: le SI unique, un chantier « plus politique que technique » … et humain ?

GHT: le SI unique, un chantier « plus politique que technique » … et humain ?

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Extrait d’un article TIC santé : on a beaucoup débattu technique , et peu ressources humaines …comme d’hab?

La mise en place de SI uniques dans le cadre de la mise en œuvre des futurs GHT reposera avant tout sur des projets médicaux et la volonté des acteurs locaux, ont estimé plusieurs participants à une conférence intitulée « Coopérations territoriales et systèmes d’information » organisée lors des salons santé autonomie (SSA), qui se sont tenus du 19 au 21 mai Porte de Versailles à Paris.

Le projet de loi de santé, voté en première lecture à l’Assemblée nationale, « acte » la mutualisation des systèmes d’information dans le cadre des GHT, a poursuivi René Caillet, responsable du pôle organisation sanitaire et médico-sociale à la FHF. Pour lui, l’idée d’un SI « unique » est « légitime » et « de nature à faire avancer la qualité des soins », notamment en permettant aux professionnels de santé « d’avoir une vision transversale du dossier patient ».

Si un SI unique est « l’idéal », l’alternative est « l’interopérabilité » des SI déployés, a observé René Caillet. « Il faudra un travail de cartographie de l’existant et la définition de trajectoires », un travail « politique, pas technique », a-t-il expliqué.

Il a soulevé plusieurs questions qui doivent être tranchées, comme le devenir des directeurs des systèmes d’information -un SI unique entraîne-t-il un DSI unique?-, la mutualisation des infrastructures, la répartition de l’effort financier ou la gestion de l’arrêt des solutions actuelles, dont « certaines marchent très bien ».

René Caillet s’est aussi interrogé sur la durée de déploiement envisagée: « cinq, 10, 20 ans? 18 mois? », a-t-il lancé.

Cédric Cartau, responsable sécurité des systèmes d’information (RSSI) au CHU de Nantes, a répondu en partie à cette question en rappelant que la durée de vie d’un dossier patient informatisé (DPI) est de 10 à 15 ans. « S’il a été déployé en 2012, on ne va pas demander à l’hôpital de tout jeter à la poubelle », a-t-il souligné. Il estime pourtant nécessaire la mutualisation. « Tout établissement de santé de moins de 100 millions d’euros de budget ne peut plus gérer seul son informatique », a-t-il expliqué. Il estime qu’un établissement de soins aigus doit consacrer au minimum 2% de son budget à l’informatique pour que sa DSI soit « viable » et « 4% au minimum » pour qu’elle puisse se développer. Or, cette part est de 2% en moyenne dans les établissements de santé et de 1,73% dans les centres hospitaliers, selon l’Atlas 2015 des SIH présenté mercredi par la direction générale de l’offre de soins

Cédric Cartau a rappelé que les centres régionaux d’informatique hospitalière (CRIH), créés au début des années 1982, se sont « écroulés » à cause de la place prépondérante qu’ils accordaient aux CHU. Pour ne pas réitérer cette erreur, il a préconisé la mise en place d’une « gouvernance claire » entre l’ensemble des acteurs des GHT et la définition de « clefs de répartition des financements ». Il a également insisté sur le fait que « tant que des pouvoirs locaux ne voudront pas travailler avec les CHU, tout cela ne servira à rien ».

Christophe Clément-Cottuz, représentant le groupe de travail mutualisation du comité santé du Syntec Numérique, a présenté un calendrier de déploiement plus optimiste que la cible « à sept ou 10 ans au minimum » de Cédric Cartau.

Le Syntec Numérique estime possible une mutualisation « sur cinq ans ». En 10 ans, a argué Christophe Clément-Cottuz, « il existe un risque que les résistants au changement deviennent des leaders d’opinion ».

Pour le groupe de travail du Syntec Numérique, le SI unique « n’est pas un projet technique, c’est un projet politique et médical ». Citant le SI unique mis en place entre neuf hôpitaux du canton du Valais, en Suisse, ou le projet DPI-HLRA qui réunit 15 hôpitaux locaux de Rhône-Alpes, M. Clément-Cottuz a assuré que « des solutions existent ».

Le Syntec propose un projet en trois étapes:

  • la mutualisation de l’infrastructure,
  • puis celle des applications,
  • avant de terminer par la mutualisation des process.

Sa proposition de calendrier prévoit la mise en place des instances et la consolidation des infrastructures dès 2016, une mutualisation des fonctions support en 2018 puis une mutualisation de la production de soins courant 2020.

On note que la notion de DSI unique est évoqué , que le SIH unique est attendu d’ici 10 ans , mais en attendant le DIM unique de territoire devra faire face aux contraintes des SI diversifiés et des politiques divergentes …je sens que la position du DIM va être encore un peu plus délicate …heureusement que nous sommes soutenu et compris par nos instances dirigeantes !

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