Parcours de soins orthogériatrique
Parcours de soins orthogériatrique

Parcours de soins orthogériatrique

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La fracture de hanche (FH) touche essentiellement les personnes âgées (PA). Elle est à l’origine d’une morbi-mortalité importante et de réduction de l’autonomie. Elles sont dues majoritairement à une chute de sa hauteur et sont en lien avec une fragilité osseuse (ostéoporose) qu’il faudra s’efforcer de prévenir. 

Ce document est une coproduction HAS, SOFCOT, SFGG. Il décrit le parcours de soins d’un patient hospitalisé pour fracture de hanche dans le cadre d’une organisation orthogériatrique qui a pour objectifs : l’amélioration du pronostic, le maintien du statut fonctionnel et le retour du patient dans son lieu de vie antérieur.
Les soins pré et postopératoires du service des urgences jusqu’au retour à domicile ont été réévalués en se basant sur des données probantes.

Ce document ne traite pas des techniques opératoires qui font l’objet d’un autre document SOFCOT-HAS, ni des soins peropératoires.

Points clés : mettre en place un parcours de soins orthogériatrique

A. Définir un type d’organisation orthogériatrique et le choisir en fonction des ressources locales
– S’appuyer sur une coordination et une continuité des soins pluriprofessionnels et multidisciplinaires
– S’aider de l’expertise gériatrique pour l’évaluation, la prise en charge et l’orientation des personnes âgées, en particulier celles fragiles, dépendantes ou ayant des troubles cognitifs ou une multi-morbidité

B. Définir le parcours de soins du patient du service des urgences jusqu’au retour à domicile
– Appliquer les mesures pré et postopératoires décrites dans ce document
– Rédiger et faire valider par l’ensemble des acteurs les procédures et les protocoles correspondants
– Adapter les organisations, mobiliser et former les professionnels concernés
– Assurer et adapter au besoin le suivi du processus à l’aide d’indicateurs pertinents

C. Optimiser le parcours de soins pour réduire les délais opératoires à 24-48 heures systématiquement
– Évaluer au cas par cas le rapport bénéfice/risque de la chirurgie chez les patients ayant un état médical instable

D. Assurer une mobilisation et une rééducation précoces postopératoires
– Évaluer le patient, au mieux dans les 24 heures postopératoires, en s’aidant de l’expertise gériatrique
– Proposer une mobilisation immédiate et une rééducation individualisée multidisciplinaire

E. Prévenir une nouvelle fracture de hanche
– Dépister et traiter une carence en vitamine D
– Débuter le traitement de l’ostéoporose pendant l’hospitalisation ou à son décours immédiat
– Évaluer et prévenir les risques de chutes et/ou leurs conséquences

F. Planifier la sortie d’hospitalisation
– Organiser la sortie précocement, au mieux dès le début de l’hospitalisation
– Évaluer et adapter l’environnement humain et matériel au domicile du patient
– Choisir les modalités de rééducation en accord avec le patient, sa famille et le médecin traitant

*Rééducation dans le lieu de vie du patient dans les 48 heures postopératoires, pour les patients médicalement stables, avec des fonctions cognitives suffisantes et capables de se mobiliser seuls, si l’environnement le permet 

** En service de soins de suite et de réadaptation adapté pour les autres patients

G. Assurer une coordination ville-hôpital en sortie d’hospitalisation
– Transférer en temps réel les informations au médecin traitant et aux professionnels concernés (lettre de liaison, ordonnances de sortie, RDV avec l’orthopédiste)
– S’assurer de la continuité des soins et des aides et de la poursuite de la rééducation et/ou d’une activité physique adaptée supervisée ou non, en ville

Ce qu’il faut éviter

  • Se contenter de la mise en place de mesures isolées ne ciblant que certains facteurs de risque (c’est en effet l’optimisation de l’ensemble du parcours de soins du patient qui permet d’obtenir des résultats favorables en termes de morbi-mortalité et de prévention du déclin fonctionnel).
  • Retarder la chirurgie pour des raisons organisationnelles, non médicales.
  • Ne pas organiser la mise en place du traitement spécifique de l’ostéoporose.
  • Faire une bandelette urinaire ou un ECBU en l’absence de symptômes évocateurs d’infection urinaire.
  • Différer la chirurgie en cas d’infection urinaire (il faut débuter l’antibiothérapie et opérer sans délai).